L'ESTRADE COLLABORATIVE
ZAC ARGENTO - AUZEVILLE TOLOSANE
Face aux problématiques d’accroissement de la population et d’urbanisation de la société, les architectes du XXème siècle ont développés l’habitat collectif. En regroupant des individus dans un bâtiment unique, des gains d’espace et d’argent apparaissent.
En poussant ce concept toujours plus loin, l’habitat est devenu un produit financier.
Aujourd’hui, la majorité des logements collectifs sont commandés par un constructeur, dont le but est avant tout un bénéfice financier. Cette pensée pousse à diminuer la qualité des logements, ainsi qu’à les standardiser, pour mieux les rentabiliser.
Pour résumer, il faut un «appartement idéal identique pour tous», mais qui finalement n’est adapté à personne. Comme nous avons pu le voir dans notre enseignement sur «l’habiter», cela peut entraîner un mal-être pour les résidents. Le bâtiment est conçu et réalisé sans dialogue avec la personne qui vivra dedans. Or dans la notion d’habiter, il y a la notion de faire, de créer son habitat, pour pouvoir se l’approprier.
La démarche participative offre une alternative à ce système de construction de logement, dans le sillage des Castors et de l’autoconstruction. L’idée est de rétablir un dialogue entre les futurs habitants et l’équipe de conception. Pour se faire, des réunions sont organisées et les habitants votent pour prendre des décisions programmatiques sur le projet, la réponse est ensuite apportée par les concepteurs. Le projet est alors bien plus adapté aux habitants.
De plus, l’habitat participatif ne consiste pas seulement à participer, mais à participer ensemble. Le premier avantage est de tisser un lien entre les résidents du projet, liens sociaux qui aujourd’hui se font rares au sein des immeubles. Ensuite, il se dégage un avantage financier: construire ensemble c’est l’occasion de mettre en commun des espaces plutôt que les démultiplier, ou de s’en passer car ils seraient trop cher. On retrouve donc dans les projets participatifs des espaces partagés, tels des bibliothèques, chambres d’amis, et bien d’autres.
En conclusion, la démarche participative requiert une implication de la part des habitants, mais les bénéfices qu’ils gagnent en retour sont importants. Ce semestre a été l’occasion pour moi de me renseigner sur cette manière différente de concevoir, et me parait attirante, autant professionnellement que personnellement. En effet, pour moi, un architecte qui construit sans parler aux personnes qui vivront dans le projet me paraît absurde; et l’habitat participatif m’attire car il me semble
Ce projet est participatif, social et solidaire pour de nombreuses raisons:
Dans un premier temps, la conception du bâtiment, et plus particulièrement sa trame structurelle laisse de nombreuses possibilités aux futurs acquéreurs. Cette dernière va permettre l’insertion de la programmation participative et coopérative décidée par chacun des futurs habitants lors de concertations et suite à de nombreux votes et entretiens individuels.
La conception du bâtiment est ainsi en totale adéquation avec le style de vie des habitants.
Ainsi, différentes typologies de logements avec des surfaces variables et des pièces sur mesures vont s’assembler pour former une seule unité cohérente qui laisse transparaitre sa diversité au travers de ses façades. Cependant les habitations conservent leurs qualités intrinsèques, à savoir : les séjours de tous les logements sont traversants, ces derniers évoluent selon la typologie du logement (un T6 aura un séjour plus grand qu’un T4 par exemple) et bénéficient chacun de deux surfaces extérieures : une loggia en cuisine et un large balcon côté Sud.
Par ailleurs, la programmation de ce projet comprend aussi des espaces communs et partagés. Ainsi, la coopération entre les occupants de la résidence continuera après la livraison de la résidence au travers de ces espaces de rencontre, d’échange et de partage.
Au niveau de son implantation, ce projet vient s’ouvrir sur le quartier : il intègre des jardins partagés et une promenade, profitables à toutes la résidence, en tirant parti de la zone non constructible sous la ligne électrique.
Enfin, ce projet a tiré parti de la déclivité du terrain, en proposant une terrasse partagée, verte en toiture, qui offre une vue dégagée sur tout le Lauragais et la vallée environnante. La pente du terrain permet également de limiter visuellement l’impact des voiries sur la parcelle.
D’un point de vue socio-économique, ce projet se veut accessible au plus grand nombre et devrait favoriser la mixité sociale de part ses dispositifs innovants :
D’une part la généralisation de certaines pièces de vie permet de réduire la surface construite tout en conservant les mêmes usages
< >D’autre part, la mutualisation des acquéreurs sur une construction collective permet de réduire les couts de construction et du foncierEnfin, des processus d’auto-construction à l’intérieur des logements permettent aux habitants de bénéficier de prix d’achat plus faible, de lisser leurs dépenses et d’avoir un logement qui s’adapte à leur besoin tout en étant évolutif.
Pour conclure, ce projet est ainsi durable, prenant en compte les attentes de chacun pour offrir un maximum de confort et d’échange entre les habitants.
