Vacuum
Installation extérieure pour Nuit blanche 2019 | UQAM (Montréal, Québec) | DESS Design d'événements | 2018
Projet en collaboration avec Alexanne Mallet, Clara Seguy et Doha Yaquot

Aujourd’hui, nous évoluons dans un jour perpétuel, presque jour polaire. La ville est constamment éclairée; les lumières très blanches ou bleues qui occupent notre espace urbain via l'éclairage public artificiel et la foule d’éléments électroniques qui peuple notre environnement proche troublent les rythmes circadiens. On dort moins et moins bien. Le jour prend place, rayonnant, omniprésent, en ne cédant plus ce qu’il doit à la nuit. Ces appareils follement attractifs et hautement contemplatifs nous occupent en permanence en venant diminuer nos temporalités de réflexion et notre potentiel d’imagination. Plus aucune place n’est donnée au vide qui précède l’endormissement, ni au repos visuel : on ne s’endort plus, on tombe endormi.
Cela va de paire avec l’extermination compulsive de l’obscurité: on illumine la nuit pour la dompter et se rassurer, car la nuit fait peur. Par cela, on la démystifie, tout en la privant de son potentiel d’imaginaire. 

Cela n’est plus un secret pour personne, la lumière bleue de nos écrans et de l’éclairage public est l’ennemi de nos nuits, le trouble de nos rythmes circadiens. “Crépuscule en ville : la nuit s’installe et pourtant vous n’avez pas vu le soleil se coucher” (Gwiazdzinski, Luc, Cerner la nuit urbaine). Revaloriser le sommeil tient aujourd’hui à rétablir la part de lumière crépusculaire dans le cours d’une journée. En d’autres termes, il s’agit de réinventer la nuit dans un jour continu.

Sas de décompression, Vacuum propose un espace de luminothérapie au cœur de la ville, en plongeant le visiteur dans un bain de lumière, brume colorée stimulant sa production de mélatonine. S’offre alors à l’individu un espace de vide et de silence, un temps de pause coupé du tumulte visuel et sonore extérieur, des sollicitations permanentes qu’il subit quotidiennement, pour laisser place à autre chose.

La matérialisation du silence se traduit par une temporalité de 4’33”, faisant référence à l’œuvre de John Cage. Souvent décrite comme 4 minutes et 33 secondes de silence, le compositeur propose en réalité au spectateur de s’écouter et d’écouter son environnement. De manière analogue, notre projet vise à donner corps au vide dans une société faite de pleins.



















Partition 4'33'' de John Cage







Pause 
























L'installation Vacuum ponctuant la partition de l'espace du jardin Sanguinet


4'33'' de silence _ Prototype atmosphérique de l'installation Vacuum
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