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Scénographie DNSEP

Scénographie pour mon diplôme de Master 2 aux Beaux-Arts de Dijon - DNSEP
(Q)Riosité : Balades urbaines sonores à Dijon : 

Le projet du diplôme a pour but de mêler l’environnement réel et l’environnement virtuel afin de révéler des choses invisibles et personnelles. C’est par le biais d’interviews que j’aimerais révéler le Dijon personnel des habitants en vue d’un lieu et d’un souvenir précis. 

Chacun à son propre vécu de sa ville, et chaque lieu renvoie à un souvenir différent : le même lieu ne sera jamais vu et appréhendé de la même façon pour tout le monde. C’est ces souvenirs personnels que j’aimerai récolter dans mes interviews afin de la cartographier. 

Le but de ce projet est de pouvoir donner aux Dijonnais la possibilité d’écouter des souvenirs personnels d’autres Dijonnais et de confronter un lieu précis à un souvenir. À l’écoute de ces interviews, notre propre expérience sera mise en lien avec notre propre expérience du lieu, ce qui va pousser à se questionner, et à voir le lieu d’une manière différente et peut-être redécouvrir ce même lieu avec un nouveau regard. J’aimerai jouer sur le concept d’urbanisme sensoriel et de ville multisensorielle. 

J’aimerai confronter la notion du site comme territoire et celle du site comme espace numérique. Comme Olivier Mongin l’explique dans son livre La ville des flux, ces deux notions ne sont pas opposées, mais entremêlées, et c’est cette notion que j’aimerai mettre en avant pour mon diplôme (comme je l’ai fait dans mon mémoire). C’est pour cela que le projet se divise en deux phases : on retrouve d’un côté le projet sur internet avec un site dédier au projet (où l’on retrouve la cartographie des différentes interviews et d’autres fonctionnalités) et d’un autre côté ces mêmes interviews placées en ville de manières graphiques (street art — QR code) à l’endroit du sujet de l’interview. Ces deux projets permettent une double lecture du projet : on peut découvrir la ville de chez nous par l’écoute des interviews ou par la découverte des QR codes de façon aléatoire en ville. 

Il ne faut plus voir la ville comme un objet identique et homogène comme on a pu le faire lors des idéaux progressistes ou du mouvement des CIAM. La ville n’est plus un modèle dont le programme urbain peut s’appliquer partout, hors de tout contexte et en fonction de besoins universels. Il serait plus juste de la voir comme un assemblage hétéroclite qui a subi beaucoup d’évolutions et de transformations dues à l’histoire. Cela revient à « souligner que le paysage habité empile des couches de mémoire comme un palimpseste associe les pages successives d’un livre ouvert » Mon projet de DNSEP va se placer ici, en faisant remonter cette couche d’histoire et de souvenirs que les Dijonnais ont de leur ville, malgré les projets urbains et les évolutions urbaines qui ont eu lieu, l’histoire du lieu reste intact dans les esprits des habitants. 

« Tous les voyages sont ethnographiques. Votre propre ville même, si vous l’étudiez avec la patience, la curiosité et la méthode que les meilleurs esprits mettent à l’étude d’une tribu sauvage, attendez-vous à des surprises. Le quotidien n’existe pas. L’ordinaire n’existe pas. »
Nicolas Bouvier
Scénographie DNSEP
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